LES MÉTAMORPHOSES GÉNÉRIQUES DU FANTASTIQUE DANS LA LITTÉRATURE SERBE DU XIXE SIÈCLE
Кључне речи:
fantastique, genre, allégorie, récit vampirique, fantastique mélodramatique, formation stylistiqueСажетак
La prose fantastique au centre de notre recherche recouvre un siècle de littérature serbe (du début du XIXe siècle jusqu’aux premières décennies du XXe siècle). Le but de la recherche est de retracer la genèse du fantastique lié au motif de la mort – de désigner ces variations génériques dans les histoires chrétiennes didactico-allégoriques, les récits d’horreur, les récits vampiriques mais également dans les genres tels que l’idylle, la comédie bourgeoise, le conte de fée littéraire, le drame ou le roman de science-fiction. L’analyse est orientée d’une part vers la découverte du plus petit dénominateur commun du fantastique, et d’autre part vers l’étude des différences causées par le contexte du genre. En nous appuyant sur les interprétations de Bakhtine, qui considère les genres littéraires comme des « filtres » à travers lesquels une expérience est passée, et les réflexions de Foucault sur les épistémès dominantes à travers lesquelles ces expériences sont médiatisées, nous avons fondé notre analyse des mondes fantastiques sur la reconnaissance des relations de complémentarité entre le discours mimétique et le discours fantastique. Chaque formation stylistique, renforcée par des genres dominants, a stabilisé un certain modèle du fantastique et au sein de chacune a surgi le besoin d’une « fictionnalisation autre » des morts. Nous avons suivi l’essor du fantastique allégorique sur les exemples de la prose de Gavrilo Stefanović Venclović ; la montée du positivisme, par exemple, a ouvert la voie à la science-fiction etc. Une attention particulière est portée au récit vampirique (M. Glišić) et aux traitements mélodramatiques du motif de la mort (M. Glišić, D. Ilić, P. Mihailović). Notre recherche ne portait pas sur la fictionnalisation épique de la mort, mais d’abord sur celle qui reposait sur la conceptualisation de la frontière effroyablement dangereuse du non-être.